par A. Wamara
25 août 2021
"Il y a péril en la demeure. Prépare ton parachute, m'a ordonné Pig-Brother, tu sauteras d'ici peu sur Jemaa el-fna".
Ses consignes sont formelles, claires et nettes : casser de l'arabe marocain qui lui cherche des noises pour le faire
dégager des hauteurs. Ça presse, car, selon lui, le peuple algérien, benêt et crédule au possible, prête un peu trop l'oreille
au gourou Marrakechi qui l'ensorcelle à la chleuh jusqu'à lui faire croire que le soleil se lève à l'ouest en passant par le nord.
Pig m'a rassuré : si d'aventure je me cassais la pipe en atterrissant sur un charmeur de serpents, il me canoniserait
en martyr et tout ce qui s'en suit, ça va de soi, hymne, monument, veuve carmélite, commémorations patriotardes,
et autres comédies à s'éclater la rate et le rectum ...
Solamente, tengo un problema. C'est ce que je lui ai écrit dans la lettre que je lui ai envoyée :
"Mr Pig Brother, je vous écris cette lettre, vous la lirez peut-être, je m'en vais refuser votre traquenard pour ignares.
Sachez que mon parachute a tantôt brûlé par qui vous avez perfidement désigné, que je n'ai pas, plus, le sang de martyr.
Je ne veux plus mourir. Je m'apprête à prendre mes jambes au cou et fuir aussi loin que la frontière de la terre.
Je cède l'honneur du martyr que vous me prédisez à votre progéniture quand elle reviendra de Bora-bora, car
vous l'aurez certainement au plus fort du baroud exfiltrée vers des cieux plus cléments.
Nous avons l'habitude des héros de la 25ème heure.
Vous pouvez donc m'inscrire d'ores et déjà sur votre future liste noire de harkis".
Et toc !