Ma teigne !

par A. Wamara
18 mai 2022


« Pourquoi te plains-tu de ce monde ? Il ne te tient pas : si tu vis en peine, ta lâcheté en est cause ; à mourir il ne reste que le vouloir ».
C’est de Montaigne.
Pas tout à fait d’accord avec lui malgré tout le respect que je lui dois. Car si je suis son raisonnement, je vais sur le champ me faire hara-kiri. Je me plains de ce monde du matin au soir. Et je ne suis pas le seul. La terre serait dépeuplée à ce compte-là, il en resterait peut-être trois tondus (tondeurs !!), des cac40 et Elon Musk, qui, tout de même, périraient tous ensuite faute d'esclaves pour les engraisser.
À moins que l’édile de Bordeaux fasse allusion moins à la plainte nombrilique qu'à celle qui nous consume pour notre prochain. Si c’est le cas, je lui donne à moitié raison. J'ai dit à moitié, je suis contre le suicide collectif. Même les "nazillons" d'Azov ont préféré se rendre à Poutine plutôt que de mourir en héros collectif à Marioupol. Faut toujours que survivent des Antigones pour pérenniser le Non.
Si je devais m'inspirer de Larbi Camus le Belcourtois, je dirais "Je me plains donc nous sommes", en préalable à son « je me révolte donc nous sommes ». Le linguiste vous dirait que ces deux assertions produisent une équivalence sémantique entre "se plaindre" et "se révolter".
Ceci dit, se plaindre peut vous coûter un boulot, un oeil, un bras, un mandat de dépôt, tout dépend du lieu et des destinataires de la plainte.
Donc, pour résumer, on se trouve devant un dilemme cornélien : se plaindre et perdre son derrière, ou mettre fin à ses jours.
Moi, j'ai choisi. J'ai mis fin à mes jours, je ne vis que la nuit. C'est un poète qui m'a soufflé l'idée. Lui, il a fini par mettre aussi fin à ses nuits. Je le ferai à mon tour dès que les Macronistes auront disparu de ma vue. Je ressusciterai alors mes jours. Et je me plaindrai de trop de soleil dans mes rares cheveux !!!


A. Wamara
18 mai 2022