La F-rance et Israheil...

par A. Wamara
5 novembre 2023



En ces temps de baroud décomplexé, je ne peux m’empêcher de penser à Papon, Bousquet et consorts. Ah ! La « belle » époque où, depuis la France vichyste, l’on envoyait par charrettes et trains des Juifs vers les camps, Auschwitz, Treblinka, Mauthausen, Ravensbrück… Les collabos s’en donnaient à coeur joie. Et dans Paris occupé les cabarets ne désemplissaient pas d’officiers allemands, les croix gammées scintillaient à la lumière des scènes où les jupons remontés montraient fesses et bassesses. Même la sympathique Arletty s’envoyait un officier allemand, fouterie pour laquelle elle fut poursuivie après la libération, elle s’en est défendue en disant au tribunal qu’elle avait un coeur français et un cul international, une défense qui lui a épargné une tonte humiliante. Le cul a aussi ses droits. Son ami Céline était aussi comme cul et chemise avec les officiers de la Wehrmacht, Gestapo et compagnie. Et d’autres intellectuels acquis au IIIe Reich, la liste est longue comme un bras. Ils ont d’ailleurs fait des petits qu’on retrouve aujourd’hui sur les chaînes continues d’information, des journaleux rampants et piètres philosophes délavés qui viennent quotidiennement débattre (s’ébattre), entre soi, tous d’accord, sur le supplice différencié des victimes comme on palabrerait sur la coupe d’un gigot saignant : « Oui, mais là, c’est pas pareil, le 7 octobre c’est des terroristes ». Ça c’est vrai, je peux en témoigner, c’est incontestablement différent de la tuerie des Palestiniens commise par Mars Attacks. Il faudra d’ailleurs interroger un enfant palestinien mort brûlé par le phosphore ou enterré vivant sous les décombres, et un enfant israélien décapité ou exécuté par balle, pour savoir s’il devaient choisir leur mort, laquelle des deux ils choisiraient. On aura ainsi la définition attestée du terrorisme par les victimes et non par leurs bourreaux.

« oui, il y a des victimes palestiniennes, mais le 7 octobre, c’est autre chose, c’est un choc, un massacre qu’Israël n’a pas connu depuis sa création ». Ça c’est vrai, je peux en témoigner aussi, contrairement aux Palestiniens qui en reçoivent plein sur la patate depuis 1948. C’est donc une question d’habitude. Neuf mille victimes civiles palestiniennes en quelques jours, bof, c’est de la pisse de chat dirait Goldnadel, une massacrette pour tout dire. Surtout que l’armée de Tsahal a dit (donc Yahvé) qu’elle a essayé « dans la mesure du possible » d’épargner les civils palestiniens. Selon mon calcul morbide, la riposte vengeresse fait « seulement » du 40 contre 1. C’est correct. Rien à dire, aucune balance truquée. Ça évoluera certainement jusqu’à 100 contre 1 sinon plus. Du moment que le ratio reste dans « la mesure du possible », rien à craindre, il faut juste que Tsahal réapprenne à tirer, parce que là, elle rate visiblement ses hamacibles.

Précision : pendant l’occupation allemande, il y avait des résistants, et des grands, aujourd’hui encore, comme en Israël il y a des Justes, y compris chez les religieux orthodoxes. C’est pourquoi je n’oublie pas de distinguer la France de la France rance comme je distingue Israël d’Israheil. Le peuple donc d’Israël et pas d’IsraHeil, après le deuil, regrettera à n'en pas douter d’avoir donné dans cette guerre un blanc-seing à Nétanyahou connu pour ses idées fascistes, c’est le moins qu’on puisse dire. Hélas, ça sera déjà trop tard, car les Palestiniens auront eu à leur tour leur Massada qui hantera tous les shabbats.



A. Wamara
5 novembre 2023