Kabylie : paix à l'âme de Djamel

par A. Wamara
12 août 2021



La ficelle est un peu beaucoup grosse.
52 foyers d'incendie partis simultanément en Kabylie, le pouvoir ne trouve rien d'autre à nous offrir qu'un innocent os à ronger pour calmer notre colère et s'absoudre de ses manquements : un lynchage, au nez et à la barbe des policiers, d'un faux pyromane livré à des nervis pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Plutôt que de déclencher un plan d'urgence kabylie, on préfère nous inviter à pleurer pendant trois jours. C'est fort de café.
Bah ! Préparons-nous à lyncher les 51 autres pyromanes qu'on ne manquera pas de trouver d'ici peu, foi d'enquêteurs corrompus.
C'est beau la tragédie : guerre d'Algérie, décennie noire, printemps noir, Kabylie crématoire ... Les cortèges funèbres se succèdent et se ressemblent.
Vous reprendriez bien un chouia de tragédie ? Nous en avons à toutes les sauces, un peu difficile à digérer sur le moment mais avec le temps on s'y habitue, nos cuisiniers, une vraie dynastie, s'adaptent à vos allergies. Ils proposent toujours un sédatif pour calmer vos aigreurs, que "ça passe", jusqu'au prochain plat encore savamment mijoté à vous servir. Pour vous asservir.
"Dormez tranquille, jeunes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle" (Boualem Sansal, 2084).