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par A. Wamara
21 octobre 2023
On lit et entend ça et là à propos des victimes des raisonnements à l'emporte-pièce, chacun y va de sa comparaison des tragédies des autres à la sienne qui, de son point de vue, serait beaucoup plus à plaindre, tant et si bien que toute déploration des autres tragédies est perçue comme une concurrence à ses victimes et, partant, une offense délibérée à leur égard.
Je ne parle bien entendu que des causes qu'on pense être justes, la sienne et celle des autres, y compris celle de ses ennemis si l'on pense honnêtement qu'elle est juste, quand bien même ces mêmes ennemis se désintéresseraient de la vôtre, voire la combattraient.
Je ne veux surtout pas mettre en cause ceux qui défendent "exclusivement" leur cause si elle est assurément juste, personne n'a le droit de leur contester ce combat, ni, à regret, de les convaincre à défendre coûte que coûte celle des autres. Mais, au moins, de grâce, qu'ils s'abstiennent de dénigrer la juste cause des autres, ou c'est la foire d'empoigne à qui placerait sa souffrance sur le podium, c'est à coup sûr compromettre sa propre cause en jetant l'exigence de justice pour tous dans le puisard pour se rendre éhontément au souk où l'on vend ses peines aux enchères.
Il est salutaire d'abandonner ces raisonnements qui ont « un pied plus court que l’autre » (Mouloud Mammeri).
À bon entendeur, salut !