par A. Wamara
1er novembre 2021
1er novembre. La Toussaint.
C'est la tournée des cimetières.
J'ai fait la mienne.
Mes morts sont d'une humeur fracassante. Je devine à la froideur des stèles qu'ils boudent à mourir.
Je les comprends, on a fait tourner leur sang en eau de boudin. Et leur progéniture en terroristes sans victimes.
Il ne manquera que leur peau pour confectionner des bendirs à faire vibrer dans les défilés d'aujourd'hui, car ça va sonner dans les grands boulevards, tambours,
trompettes et cornemuses, pas pour célébrer les martyrs d'antan, encore moins ceux de l'après-indép, mais pour étouffer les cris qui fusent des nouveaux cachots conçus comme des villages de regroupement.
Détenus d'opinion, nous vous devons tant.